Quels processus de libération Mai 68 a-t-il déclenché à Marseille ? Où en sommes-nous? 19/5/2018

1968

Trois thèmes introduiront nos débats :
– Mai 68, un mouvement anti-autoritaire et de libération de la parole
– qu’en était-il des luttes féministes ?
– l’émergence des mouvements lesbien et gay.

Si l’année 68 fut dans le monde entier une année de révolte contre l’ordre établi (en janvier l’offensive du Têt contre l’armée US au Viêt-Nam, le Printemps de Prague et son Socialisme à visage humain, en août les émeutes noires dans les grandes villes US à la suite de l’assassinat de Martin Luther King…), en France, le mois de Mai 68 prend des allures de révolution avec barricades, grève générale et énormes manifestations. Pourtant, ce n’est pas le pouvoir politique qui bascule mais l’air du temps, une musique qui, dans toutes les têtes, va contester l’ordre du monde et commence par un cri qui porte loin : Changer la vie ! Un autre monde est possible !

Et avec la libération de la parole dans la rue, sur les murs et surtout dans les assemblées générales des usines et des facs occupées, la critique des hiérarchies arrogantes et le déboulonnage des autorités parentales, maritales et académiques, des conquêtes irréversibles vont transformer le quotidien : la mixité dans toutes les écoles, collèges et lycées, le droit de faire l’amour quand on se plaît sans cérémonie de mariage obligé, la conviction qu’il y a un monde « autre » au-delà de la recherche du confort et du divertissement dans la soumission à l’ordre établi, un monde de plus en plus « pluriel » où il ne sera plus possible que sur la seule chaîne de télé nationale « la police vous parle à 20 heures », un monde où les Noirs et les Arabes ne sont plus des parias et les homosexuels des malades pervers ! Un monde où s’impose chaque jour davantage de liberté et d’égalité, où les femmes disent « ma vie m’appartient » et, même si Mai 68 n’a pas été particulièrement féministe, en s’attaquant à l’autorité de façon plus radicale que dans le passé, au-delà de la réforme des institutions et du droit, il a permis durant les années 70 et les suivantes, l’émergence de mouvements féministes plus affirmés et pérennes (MLF et autres) et la conquête de droits nouveaux (contraception, IVG, etc.) Comment penser les luttes sociales d’aujourd’hui (SNCF, la Poste, …) en comparaison des mouvements sociaux puissants et parfois très durs à Marseille en 68 et après (CODER).

Intervenants

Geneviève Couraud, Présidente de l’association L’Assemblée des Femmes et Présidente de la Commission Santé-droits sexuels et reproductifs du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes et Daniela Levy, Présidente du Collectif 13 Droit des femmes, administratrice d’Osez le féminisme, formatrice égalité femmes-hommes et lutte contre les discriminations.

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Christian de Leusse, membre du Groupe de Libération des Homosexuels (76-87) et Michel Bourrelly, militant de la lutte contre le sida, ancien directeur de Aides et du CRIPS.

Sébastien Barles, auteur de « Marseille en mai 68 et les années de rêve ».


Infos pratiques

à partir de 9h30, salle des machines, Friche La Belle de Mai

 




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